Comment lutter contre la pollution d’internet en tant que professionnel du web ?

27 août 2020

En tant que professionnels du web, on oublie parfois à quel point la pollution d’internet joue un impact environnemental peu soutenable sur le long terme. En France, le numérique représente 13,5% de la consommation d’électricité du pays, ce qui est loin d’être négligeable. A l’échelle mondiale, le secteur représente 4% des émissions de gaz à effet de serre.

Bien qu’invisible à l’œil nu, l’impact environnemental de notre activité est donc bien réel et mérite toute notre attention. En attendant la transition écologique du web et le recours systématique à des énergies propres, voici quelques bonnes pratiques à garder en tête en tant que professionnel du web.

Les professionnels fonctionnels du web

Que faire pour lutter contre la pollution d’Internet lorsque l’on est UX/UI Designer, webmarketeur ou encore chef de projet digital ?

Éliminer les fonctionnalités inutiles

Nous avons tendance à vouloir proposer toutes les fonctionnalités possibles et inimaginables à nos utilisateurs afin que ces derniers soient 100% satisfaits. Pourtant, une grande majorité d’entre elles ne sont jamais ou très rarement utilisées. Il est donc préférable de ne pas inclure ces fonctionnalités, qui utilisent des ressources côté client et côté serveur sans apporter de valeur ajoutée.

Gardons nos applications simples et légères pour que celles-ci consomment moins de ressources, et soient au passage bien plus simples à prendre en main par les utilisateurs.

Soigner l’UX pour diminuer les clics

Soigner l’UX, c’est donner à l’internaute la possibilité de limiter les interactions en diminuant son nombre de clics. Diminuer le nombre clics, c’est aussi diminuer le nombre de requêtes, et donc les ressources serveurs utilisées au global.

Si la règle des 3 clics est donc désormais considérée comme obsolète sur le plan purement UX, le fait que diminuer le nombre d’interactions est dans tous les cas souhaitable pour respecter des bonnes pratiques eco-friendly.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est rare de voir un utilisateur mécontent de gagner du temps en ayant accès facilement à l’information qu’ils souhaitent...

Limiter le tracking et les pubs

Certes, nos business models dépendent en grande partie du tracking (Google Analytics, retargeting Facebook Ads) et de l’affichage des pubs (Google Ads ou régie publicitaire). Ces outils mobilisent souvent une grosse partie de la bande passante et pourraient parfois être mieux optimisés. L’affichage de publicités est par exemple souvent non désiré par l’utilisateur et peut nuire à son expérience de navigation. Etant donné les faibles revenus que la régie publicitaire ou Google Ads génèrent (aussi bien au clic qu’à l’affichage), il reste intéressant de se poser la question pour savoir si oui ou non, un site a intérêt à avoir recours à ce type de pratiques pour augmenter ses revenus.

Développeurs : que faire en Front-End ?

Que faire pour lutter contre la pollution d’internet en tant que développeur front-end ?

Surveiller la compatibilité avec d’anciens terminaux

L’impact environnemental du numérique est en grande partie lié à la fabrication des nouveaux terminaux. Les terminaux sont nettement plus nombreux côté client que côté serveur. Il est donc indispensable de ne pas participer au jeu de l’obsolescence encouragée, qui représente un coût écologique monstrueux : 90% des effets de serre émis par les smartphones le sont durant leur fabrication.

En tant que développeurs, nous devons donc veiller à éviter de pousser les utilisateurs à renouveler trop souvent leurs appareils, en faisant en sorte que nos sites fonctionnent sur des modèles anciens ou moins performants que les modèles dernier cri.

Pour cela, pas de secret, le test ! Testez l’expérience utilisateur sur ces appareils afin de vérifier que celle-ci est acceptable (temps de chargement, lags, etc).

Diminuer le temps de chargement

Pour cela, plusieurs leviers existent : on peut réduire la taille des pages web, diminuer le nombre de requêtes, et utiliser les mécanismes de cache du navigateur. On parviendra alors à réduire la bande passante utilisée. Voici pour rappel toutes les bonnes pratiques qui pourront améliorer la vitesse de chargement du site (ce qui, en plus d’avoir un gros avantage écologique, permet également de diminuer fortement le taux de rebond et d’améliorer les performances SEO d’un site) :

  • Minifier et compresser les fichiers CSS et JavaScript
  • Optimiser les images, fichiers audios et vidéos avant leur téléchargement sur le CMS ou CDN (idéalement, en les compressant)
  • Utiliser des plugins de compression depuis le CMS pour réduire encore la taille des pages
  • Utiliser les mécanismes de cache navigateur comme Expires, CacheControl, les Etags, le fichier manifest... Certains plugins de CMS permettent également d’augmenter le volume du cache navigateur pour diminuer le nombre de requêtes.

Développeurs : que faire en Back-End?

Que faire pour lutter contre la pollution d’internet en tant que développeur back-end ?

Préférer un hébergement mutualisé sur le cloud

Il est toujours préférable de mutualiser l’utilisation des serveurs plutôt que de faire appel à un serveur dédié et n’utiliser qu’une petite partie de leurs capacités.

L’idéal reste de faire appel à un fournisseur de cloud, car ces derniers optimisent autant que possible la répartition des ressources mobilisées, et ont par ailleurs tous annoncé souhaiter utiliser à long terme des énergies renouvelables.

Optimiser la performance

Le temps de chargement et la performance d’une page s’optimise aussi bien en front-end qu’en back-end. En back, on veillera notamment à utiliser des outils comme ngix ou node.js, en pensant à les mettre régulièrement à jour pour bénéficier de leurs améliorations de performance.

L’économie de calculs, de requêtes, et la bonne utilisation des caches participeront également à améliorer l’efficience du back-end.

Toutes les pratiques énoncées ci-dessus peuvent chacune participer à économiser des ressources d’énergie, aussi bien côté client que côté serveur. Loin d’être incompatibles avec les objectifs de croissance d’une entreprise, elles participent à l’amélioration de la performance d’un site (rapidité, temps de chargement) et de l’expérience utilisateur (diminution du nombre de requêtes, simplification de l’interface). Un site bien construit et rapide aura beaucoup plus de chances de convertir qu’un site démesurément compliqué, avec des pages trop lourdes à charger et un temps de réponse supérieur à 2 secondes.

Rappelons également que l’UX et la performance sont des critères essentiels de référencement naturel et participent donc activement au positionnement d’un site sur Google. Faire attention à tous ces critères est donc tout bénéfice pour la planète, mais aussi pour vos clients !

L'auteur Julien Broue

Co-Founder

Julien Broue
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